La forêt Broadback - Canopée

La pièce manquante pour la protection de la forêt Broadback

 

Depuis plus de 15 ans, un groupe de communautés Cries, dont la communauté de Waswanipi, appuyées par de nombreuses organisations environnementales, par des scientifiques, par de grands acheteurs de produits forestiers et par des entreprises forestières de la région, demande la création de l’aire protégée de la forêt Broadback, de plus de 13 000 km2.

 

En 2015, Canopée était ravie de participer à la cérémonie de signature de l’entente pour résoudre le différend forestier Baril-Moses à l’invitation du Premier Ministre Philippe Couillard. Celle-ci a marqué la conservation d’une superficie de 9 134 km² au sein de la forêt Broadback, une avancée importante et positive que nous avons pris soin de souligner auprès de grands acheteurs de produits forestiers sur les marchés nord-américains et internationaux.

 

Dans cette entente, le gouvernement du Québec s’est engagé à poursuivre les négociations avec le Grand Conseil des Cris (Eeyou Istchee) / Gouvernement de la Nation crie et la communauté de Waswanipi, concernant les options de conservation additionnelles dans le territoire Broadback.

 

Il est maintenant temps d’honorer cet engagement.

 

L’achèvement de ses négociations est la dernière pièce manquante!

 

Sachant qu’en juillet 2018 sera souligné le 3e anniversaire de l’Entente de résolution du différend forestier Baril-Moses, et que des élections auront lieu à l’automne prochain, nous souhaitons l’achèvement des négociations entre le gouvernement du Québec, le Grand Conseil des Cris (Eeyou/Istchee) et la Première Nation Crie de Waswanipi​ dans le but d’étendre la protection de la forêt Broadback en y ajoutant les 3 403 km² toujours manquants.

 

En savoir plus

Située dans la partie septentrionale du Québec, la forêt de la Broadback entoure la magnifique rivière du même nom ainsi que le lac Evans. Les Premières Nations Cries, les organisations environnementales et la communauté scientifique ont toutes convenu que cette forêt devait impérativement faire partie intégrante d’un réseau d’aires protégées.

 

Couvrant une superficie de plus de 13 000 km2 (3,2 millions d’acres), la forêt de la Broadback est une mosaïque constituée de peuplements de conifères incluant des épinettes et des pins matures, de lacs et de rivières. Il s’agit en outre de l’une des dernières régions sauvages situées dans le domaine de la forêt boréale au Québec. La forte proportion de peuplements anciens de la forêt de la Broadback fait de celle-ci un important réservoir terrestre de carbone, qui contribue à atténuer les impacts des émissions de gaz à effet de serre.

 

L’importance culturelle et économique de cette région pour les communautés autochtones renforce la nécessité de la protéger. La Broadback se trouve d’ailleurs au coeur du territoire des Cris, connu sous le nom d’Eeyou Istchee. Les lignes de piégeage, les plantes médicinales et culinaires ainsi que
la chasse et la pêche sont les piliers du mode de vie cri. Trois communautés autochtones, soient Nemaska, Waswanipi et Oujé-Bougoumou, ont demandé que la forêt de la Broadback soit protégée, une proposition qui a d’ailleurs reçu le plein appui du Grand Conseil des Cris.

 

Opportunité de certitude économique et gain politique

 

La forêt de la Broadback ne constitue pas seulement une opportunité sur le plan écologique. En raison du haut degré d’appui de multiples parties prenantes et d’acceptabilité sociale, elle est également l’une des régions du Québec les plus politiquement propices à la protection. La mise en place d’une solution à long- terme pour ce territoire bénéficie d’un fort appui de la part des consommateurs de produits forestiers, des Premières Nations, de la communauté scientifique, des spécialistes du caribou et des groupes environnementaux.

 

Par ailleurs, depuis 2010, les entreprises forestières ont volontairement suspendu leurs opérations dans la région. Ainsi, la majeure partie de la forêt de la Broadback fait l’objet d’un moratoire informel et volontaire et les parties prenantes reconnaissent l’importance de conserver cette forêt, afin d’atteindre un haut niveau de certitude écologique, de certitude économique et une prévisibilité pour l’approvisionnement en fibres forestières.

 

Des appuis provenant des grands acheteurs de produits forestiers

Aux yeux des grands consommateurs commerciaux de produits forestiers à travers le monde, dont plusieurs ont témoigné leur appui directement aux gouvernements provincial et Cri concernés, la finalisation de la dernière phase de conservation de la forêt Broadback représente une occasion exceptionnelle de faire valoir le leadership du Québec dans les dossiers de la protection des forêts intactes, de la sauvegarde du caribou forestier et de la lutte aux changements climatiques.

 

Voilà une occasion de positionner le Québec comme une zone d’approvisionnement privilégiée pour ceux qui cherchent des produits issus d’une gestion durable des forêts.

 

Nos remerciements à Oliver Salge/Greenpeace pour l’utilisation de la photo du casse-tête.